Hommage à Chen Zhong | DemysTEAfication

10 juin 2012

Hommage à Chen Zhong

Ocora radio France

Chaque domaine artistique éclaire, parfois avec un angle différent, une civilisation et ses coutumes, tandis que l'appréhension de la culture et de l'art d'une civilisation ou d'une aire culturelle ne peut se faire que de façon globale, tant les interactions entre les différents domaines artistiques sont multiples.

La dégustation d'un thé d'une certaine origine géographique peut elle gagner quelque chose si ce thé est consommé dans une céramique ayant la même origine avec un fond sonore de la même région ? Je n'en sais rien, et tout est à coup sûr question de goût personnel, comme toujours avec le thé. Mais une chose est certaine, c'est que l'on gagne toujours à diversifier ses approches pour saisir une culture, par ses habitudes alimentaires, ses techniques d'infusion ou sa musique, bref, son esprit.

Ainsi, le très intéressant livret de ce disque hommage à Chen Zhong ( 1919 - 8 mai 2002 ), édité par Radio France dans sa collection Ocora est rédigé par François Picard, qui nous apprend dans celui-ci que pour le musicien chinois, « l’attitude vis-à-vis de l’enregistrement et de la publication d’une version de référence est […] ambiguë : source de gloire, elle est aussi dépossession. L’art de la musique chinoise ne se situe pas dans la composition, mais dans la réinvention, qui n’est pas qu’ornementation ». Ainsi, « Sun Yude, grand joueur de flûte xiao et de luth pipa, était son ami intime et, un peu plus âgé, son maître ou du moins son modèle. Cela ne signifie pas qu’il lui a transmis son répertoire, au contraire, et Chen Zhong apprit certaines pièces par vol, de manière acousmatique, caché derrière un rideau. Certains musiciens […] doivent leur renommée, leur réputation et toute leur carrière à une seule interprétation. L’enregistrement est donc une affaire grave, et le musicien se doit de demander "très cher", soit alors quelques centaines de yuan ( plus d’un mois de salaire ) pour une pièce ».

Les pièces de ce disque ( référence  C 560183 dans la collection ocora de Radio France, diffusion par Harmonia Mundi ) sont organisées comme suit :
  1. Xun Feng qu ( vent du printemps ), xiao et ensemble. 05'17".
  2. Yangguan san die ( trois variations sur la "Passe du Soleil" ), xun et ensemble. 05'02".
  3. Gaoshan liushui ( Hautes montagnes et eaux qui coulent ), xiao et zheng. 03'52".
  4. Xigong ci ( Poème du Palais de l'Ouest ), xun et ensemble. 03'57".
  5. Zhuangtai qiu si ( Songe d'automne devant la coiffeuse ), xiao et zheng. 05'29".
  6. Chu ge ( Chant du pays de Chu ), xun et zheng. 05'25".
  7. Foshang dian ( Le Bouddha au-dessus de l'autel ) xiao et zheng. 05'04".
  8. Guanshan yue ( La Lune sur le mont Guanshan ), xun et ensemble. 03'35".
  9. Chu shui lian ( Le Lotus sort de l'eau ), xiao et ensemble. 03'22".
  10. Pu'an zhou ( Incantation de Pu'an ), xun et ensemble. 07'10".
  11. Han gong qiu yue ( Lune d'automne au Palais des Han ), ensemble. 06'52".
  12. Long xiang cao ( Dragon volant ), cithare qin. 05'43".
  13. Yi guren ( Un Vieil ami ), cithare qin. 09'15".
 Chen Zhong, maîtrisant plusieurs instruments, interprète ses pièces à l'ocarina xun, à la flûte verticale xiao ou à la cithare qin. Il est ici accompagné par un ensemble de musiciens ou par un joueur de cithare zheng.

Pour en savoir plus, vous pouvez vous rendre, entre autre, sur le site d'Amazon, qui propose d'écouter des extraits de chaque pièce ...

Pour finir, je dirai que le tout se mariera très bien avec un thé vert du genre Long Jing, et son tonus tranquille ...

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