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3 décembre 2015

Manuel d'initiation à la pratique du thé en feuilles - Sencha Tebiki no Tane

Université waseda
Photographie © Université Waseda

Rédigé par Yamamoto Toryuken et publié par l'éditeur Suharayashinbee en 1848, établi dans le quartier Koto de l'ancien Edo (actuelle Tokyo). L'ouvrage Sencha Tebiki no Tane ou Manuel d'initiation à la pratique du thé en feuilles est un livre qui est donc consacré comme son titre l'indique au Sencha, de sa cueillette à sa préparation, et est un genre de mode d'emploi présentant notamment ustensiles, conseils de préparation, ..., et peut être également une sorte de publicité pour la Maison Yamamotoyama.

Katsushika Hokusai
Photographie © Université Waseda

L'ouvrage présente l'intérêt d'avoir été assez abondamment illustré sous la signature Oi Eijo hitsu par Katsushika Oi, fille de Katsushika Hokusai. Celle-ci a été la disciple de Tsutsumi Torin III et fut mariée pendant une brève période à Minamisawa Tomei, également disciple de Tsutsumi Torin III. Comme elle divorça de Minamisawa Tomei pour servir d'assistante à son père atteint de paralysie à la fin de sa vie et ce à priori jusqu'à sa mort, que ce dernier est mort en 1849 et que l'on sait au final peu de choses sur son existence, les illustrations auraient pu être plus ou moins largement inspirées par Hokusai lui-même pour tout ou partie. Vu l'état des sources, il y a peu de chance de pouvoir un jour en tirer des certitudes mais les illustrations sont à ce jour attribuées à Katsushika Oi.

Katsushika Oi
Photographie © Université Waseda
Katsushika Oi
Photographie © Université Waseda
blog sur le thé
Photographie © Université Waseda
blog de thé
Photographie © Université Waseda

On peu ainsi voir différentes dispositions d'ustensiles pour le Sencha, Bofura, Ryoro, Kyusu, Yunomi, Chadana, Koro, ..., encyclopédie visuelle du placement des différents objets pour le Senchado tout en étant également comme une sorte de catalogue. De fait, semblant relativement répandu, l'ouvrage est disponible en ligne en intégralité sur de nombreux sites de bibliothèques en ligne, comme celui de l'Université Waseda ou celui de la National Diet Library du Japon.

Blog sur le thé
Photographie © Université Waseda
blog sur le thé
Photographie © Université Waseda
blog sur le thé
Photographie © Université Waseda
blog de thé
Photographie © Université Waseda

blog à propos de thé
Photographie © Université Waseda

8 novembre 2015

Yixing Pottery. The World of Chinese Tea Culture

céramique chinoise

L'ouvrage Yixing Pottery. The World of Chinese Tea Culture, de Chunfang Pan est publié aux éditions Long River Press à San Francisco. Il s'agit d'un ouvrage publié à l'origine en chinois et traduit en anglais. De prime abord, suivant sa table des matières, l'ouvrage semble vouloir être un petit guide de la poterie de Yixing, abondamment illustré, retraçant l'historique de ce type de céramique et abordant quelques points techniques pour mieux expliquer ce qui caractérise les différentes céramiques de Yixing.

J'ai bien dit " semble se vouloir ", car bien que l'ouvrage ne fasse que 80 pages, il est plus proche d'un ouvrage d'érudition sur les maîtres contemporains de Yixing que d'un livret pouvant servir de base sur la céramique de Yixing.

Chen Mansheng teapots
Théières fabriquées par Chen Mansheng. Croquis © Shanghai People's Fine Arts Publishing House / Long River Press

Sommaire détaillé

Introduction

1. La poterie de Yixing : Origine et Développement

2. Le moine du temple Jinsha et la théière "Gongchun"

3. La céramique de Yixing durant les dynasties Ming et Qing

4. Les artistes de théières fameux

5. La céramique Zisha en Chine et à l'étranger : Prospérité et déclin

6. Les maîtres de la céramique Zisha

Ren Ganting (1889-1968)
Pei Shimin (1892-1979)
Wu Yungen (1892-1969)
Wang Yinchun (1897-1977)
Zhu Kexin (1904-1986)
Gu Jingzhou (1915-1996)
Jiang Rong (1919 - ...)

7. Les " artistes industriels avancés "

Xu Hantang (1933-...)
Xu Xiutang ( 1937-...)
Tan Quanhai (1937-...)
Lu Raochen (1940-...)
Wang Yinxian (1943-...)
He Daohong (1943-...)
Bao Zhiqiang (1946-...)

8. Les " Huit célèbres artistes industriels de la province du Jiangsu "

Li Canghong (1937-...)
Xu Chengquan (1939-...)
Wu Zhen (1941-...)
Xie Manlun (1942-...)
Zhou Guizhen (1943-...)
Bao Zhongmei (1944-...)
Gu Shaopei (1945-...)
Pan Chiping (1945-...)

9. Caractéristiques de l'argile pourpre

10. Usages et formes

11. Méthodes de décoration

Le changement de texture
Les lignes

12. Sculpture et peinture

Peinture
Impression et collage
Glaçure
Mosaïque
Gravure

13. L'appréciation et la collection des céramiques Zisha

La forme
L'argile
La cuisson
L'habileté de l'artisan
La décoration
L'utilité

Table chronologique des dynasties chinoises


Néanmoins, cet ouvrage fourni bon nombre de données intéressantes, et qui viennent contredire bon nombre d'histoires racontées jusqu'il y a encore peu, quand les vendeurs étaient presque la seule source accessible sur la céramique de Yixing.

Cela commence avec les bases historiques, et rappelle que Yixing est une aire de production de céramique depuis le XIème siècle avant J.C. et que l'industrie de la céramique a été continue dans cette zone depuis cette période ... On y a produit d'abord des pièces d'apparat avec couverte céladon ( donc des produits de grande taille ) puis par la suite des céramiques pour des usages de tous les jours.

théière en zisha époque ming
Les types de théières en Zisha trouvées lors de fouilles archéologiques. Schémas © Shanghai People's Fine Arts Publishing House / Long River Press

En ce qui concerne la production de théières, rapportée à d'autres sources comme les collections du Flagstaff House Museum Of Tea Ware, on constate que les formes sont assez limitées. De plus, les volumes sont assez conséquents par rapport à nos théières modernes, avec des théières d'une contenance de plus d'un litre à une contenance de 400 - 600 ml, et il faut attendre la fin de la dynastie Ming pour voir des théières plus petites de 80 - 200 ml, celles-ci semblant être l'exception

Ainsi, pendant près de trois millénaires, Yixing est une aire de forte production de céramiques et les périodes Ming et Qing sont les périodes les plus prospères pour la céramique de Yixing, les céramiques de Yixing étant en outre aussi produites pour l’exportation et introduites en Europe à partir de 1635. Rappelons également que la collection dont est issu cet ouvrage vise avant tout à promouvoir les arts traditionnels de la Chine en suscitant des vocations de collectionneurs. Pourtant, le " problème " de la " terre épuisée " n'est pas abordé alors que cela constituerait un intérêt majeur pour instituer un instinct de collection en introduisant l'aspect de rareté. Ainsi, ces renseignements, s'ils semblent anodins, mettent sérieusement à mal le mythe de la " terre épuisée ", porté par quelques vendeurs occidentaux ou vendant en premier lieu à des occidentaux.

factory 1
Photographie illustrant le contre-plat et la garde volante de l'ouvrage, illustration de ce que pouvait être un atelier-usine d’État du type de la fameuse "Factory 1 ". Photographie © Shanghai People's Fine Arts Publishing House / Long River Press

Il en va de même pour la multiplication des types de terre que l'on peut rencontrer depuis moins d'une décennie chez les vendeurs de théières de Yixing. L'ouvrage est très clair à ce sujet : il y a trois sortes d'argile de type Zisha : l'argile pourpre, l'argile rouge et l'argile verte. A ces trois types, se rajoute l'argile vermillon, le Zhuni donc.

L'argile pourpre devient généralement rouge-brun ou brun foncé à la cuisson. A cette terre, l'artisan peut ajouter du fer ou de l'argile vermillon pour varier les effets de couleur. L'argile rouge, quand à elle, devient vermillon après cuisson ( caractéristique d'où, visiblement, nait le fait que bon nombre de vendeurs tentent de faire passer cette argile rouge pour du Zhuni ). La contraction de l'argile rouge est élevée, tout comme l'argile vermillon, contrairement à l'argile pourpre qui ne produit qu'un retrait de 10% à la cuisson. L'argile verte devient blanc cassé après cuisson et apparait en petites quantités, d'où son utilisation surtout pour la décoration.

théières par Chen Mansheng
Théières fabriquées par Chen Mansheng. Croquis © Shanghai People's Fine Arts Publishing House / Long River Press

16 août 2015

Satsuma Biwa

collection Ocora par Radio France

Publié en avril 2013 dans le collection Ocora par Radio France, l'enregistrement porte la référence C560246. Interprété par Kakujô Iwasa et Kakuryû Saito, l'enregistrement présente des textes chantés et récités, inspirés par le Dit des Heike qui retrace les combats entre le clan des Heike et le clan des Genji. l'ensemble des pièces sont un chant accompagné au Biwa, luth à 4 ou 5 cordes utilisé avec un plectre qui apparait vers le VIIIème siècle.

Initialement chanté par les joueurs de Biwa aveugles, le chant du Dit des Heike s'est éteint à la restauration Meiji qui a dissous la Confrérie des aveugles par décret, mettant conséquemment fin à une tradition remontant au XIIIème siècle.

L'enregistrement présente donc des pièces composées au XXème siècle qui font partie du répertoire du genre du Satsuma Biwa, qui apparait lui au XVIème siècle au sud de l'île de Kyûshû sous l'impulsion du Daimyô Tadayoshi Shimazu.

L'enregistrement se compose comme suit :

  • Gion shôja ( Temples de Gion ) par Kakujô Iwasa. 05'00''
  • Shunkan ( Le moine Shunkan ) par Kakuryû Saito. 15'00''
  • Fukuhara ochi ( Evacuation de Fukuhara ) par Kakujô Iwasa. 09'58''
  • Kiso no Yoshinaka ( Yoshinaka et Kanehira ) par Kakujô Iwasa et Kakuryû Saito. 19'06''
  • Mimikire Hôichi ( Hôichi aux oreilles arrachées ) par Kakujô Iwasa. 19'48''

L’œil de l'amateur averti aura remarqué que la dernière pièce ne fait pas partie de l'histoire du Dit des Heike, mais relate un légende postérieure, celle du moine novice aveugle Hôichi ensorcelé par les fantômes du clan des Heike qui l’emmènent chaque soir pour jouer devant leurs tombes. Le supérieur du monastère recouvre alors le corps de Hôichi de textes sacrés pour le rendre invisible au yeux des fantômes, mais oublie de recouvrir ses oreilles ... les cinéphiles auront reconnu ici l'histoire narré dans la troisième partie du film Kwaïdan de Masaki Kobayashi sorti en 1964.

8 août 2015

Formes et matières. Les arts traditionnels du Japon

michael dunn 5 continents editions

L'ouvrage Formes et matières. Les arts traditionnels du Japon, par Michael Dunn et publié en 2005 aux éditions 5 Continents à Milan est peut être, à ce jour, le livre essentiel en langue française qu'il faut lire pour comprendre l'artisanat japonais, si jamais on devait se limiter à un seul ouvrage sur la question.

haori
Costume du Kyogen (Suo). Chanvre peint. Ère Meiji. Collection John C. Weber, New York. Photographie © Lori Van Houton /  5 Continents Editions Srl

En effet, l'ouvrage ne se limite pas à un catalogue de photographies d'objets artisanaux, mais donne des éléments de compréhension de bon nombre de concepts japonais généralement tellement galvaudés dans notre sphère culturelle et dont le sens originel a été si détourné qu'ils sont devenus incompréhensibles pour le commun des mortels, comme le Zen ou le Mushin.

tsuba
Boutons de porte (Hikite) et garde de sabre (Tsuba). Bronze, or, argent, cuivre, émaux cloisonnés. Musée National de Tokyo. Photographie © Musée National de Tokyo /  5 Continents Editions Srl

L'autre intérêt majeur de l'ouvrage est de souligner, malgré un déroulement centré sur un classement organisé suivant les matières utilisées, l'interpénétration des thèmes et des techniques, quel que soit le domaine envisagé.

mukozuke en grès de Mino
Ensemble de cinq petits plats (Mukôzuke). Grès de Mino de type Oribe. XVIIème siècle. Musée National de Tokyo. Photographie © Musée National de Tokyo /  5 Continents Editions Srl

Ainsi, les influences croisées entre tous les domaines de l'art et de l'artisanat japonais font que ceux-ci sont à tel point imbriqués que l'on peut considérer que ces deux termes se confondent, à quelques exceptions près, jusqu'au début du XXème siècle.

manteau de samourai
Manteau court (Jinbaori). Soie, feuille d'or, encre. Période Edo. Collection John C. Weber, New York. Photographie © Lori Van Houton /  5 Continents Editions Srl

Sommaire détaillé :

Sommaire

Préface

Remerciements

Carte du Japon

Chronologie de la culture japonaise

Voir et percevoir. La beauté dans l'esthétique japonaise

          Artisanat et design
                    Inspiration
                    Nature
                    Zen

          L'esthétique du thé
                    Asymétrie
                    Simplicité
                    Austérité ou aridité
                    Naturel
                    Profondeur ou réserve
                    Non-attachement
                    Tranquillité
                    Inspiration de l'intérieur et de l'extérieur : Jiriki ou Tariki

           Amateur / connaisseur

          La beauté selon les japonais

          Le goût japonais

Les matériaux d'origine animale

          Les arts de la soie
                    Kosode, le costume japonais
                    L'univers particulier du théâtre
                    Les Kesa (manteaux des prêtres bouddhistes)
                    Les costumes de l'élite des guerriers

          Iki, le chic d'Edo

          Les accessoires de mode
                    Sagemono
                    Les nécessaires des fumeurs
                    Les Netsuke et les Ojime
                    Inrô

Les matériaux d'origine végétale

          Le bois
                    Le bois dans l'architecture traditionnelle
                    La maison japonaise
                    Le jardin japonais
                    Les sanctuaires Shintô
                    Les grands temples
                    Les résidences des classes dirigeantes
                    Les châteaux japonais

          Les meubles en bois traditionnels
                    Les Tansu et la menuiserie japonaise

          Le bambou

          Washi : le papier japonais

          Le laque
                     Laque de Negoro
                     Laque ciselée
                     Laque Makie

          Deux artisans extraordinaires : Ogawa Haritsu et Shibata Zeshin

          Les casques Jingasa

          Les masques

          Les masques religieux
                    Gigaku
                    Bugaku
                    Gyôdô

          Le théâtre séculaire : le et le Kyogen

          Les fibres végétales

Les matériaux d'origine minérale

          L'art de la céramique

          La poterie archaïque
                    Jômon
                    Yayoi
                    Kofun

          La poterie de la première période historique
                    Sueki
                    Saiyuki
                    Sanage

          Les Six Fours traditionnels
                    Seto
                    Tokoname
                    Echizen
                    Shigaraki
                    Tamba
                    Bizen

          Les objets de la cérémonie du thé
                    Objets de Seto et de Mino
                    Ki-seto
                    Shino
                    Oribe
                    Iga
                    Raku
                    Karatsu
                    Takatori

          La naissance de la porcelaine
                    Arita
                    Kutani
                    Kakiemon
                    Nabeshima

          Céramiques de la période d'Edo
                    Nonomura Ninsei
                    Ogata Kenzan

          Le travail des métaux
                    Le sabre japonais
                    La non-pensée (Mushin)
                    Les accessoires des sabres
                    Yatate

Conclusion

Glossaire

Bibliographie

kama
Marmite. Fonte avec couvercle en bois. XIXème siècle. Nihon Mingeikan, Tokyo. Photographie © Nihon Mingeikan /  5 Continents Editions Srl

20 avril 2015

Dialogue du thé et du vin

Dialogue of tea and wine by Wang Fu, Tseng Yu Hui, Gil Delannoi et Yu Shuo

La publication en 2013 chez Berg International du Dialogue du thé et du vin ( Cha Jiu Lun ) dans le cadre de la collection "La petite collection" surfe comme d'autres ouvrages sur la mode du thé ... moyen comme un autre de vendre du papier ...

L'ouvrage se compose d'un avant-propos de Tseng Yu Hui, d'un autre de Gil Delannoi et du texte attribué à Wang Fu. Le texte de Wang Fu  occupe 13 pages sur les 40 que compte l'ouvrage ... Il s'agit d'un conte "philosophique" typique, non pas tant sur la modestie comme on pourrait le supposer au premier abord, mais qui éclaire plutôt, dans la tradition légiste teintée de confucianisme, les pratiques du bon gouvernement : les lois ne sauraient fonctionner efficacement sans le souverain, comme ici, thé et vin ne sont rien sans l'eau qui sert à les préparer, et si chacun agit dans cette harmonie, tout ira pour le mieux dans la société ...

Pour le reste, Tseng Yu Hui de la Maison des Trois Thés résume en 3 pages son installation à Paris tandis que Gil Delannoi fait un essai de 10 pages sur les parallèles actuels entre le vin et le thé. A noter toutefois que l'on se gardera bien de lire ces deux avants-propos avant le texte du dialogue lui-même, sous peine de perdre une grande partie de la fraicheur du-dit texte.

Une dernière page fait un trop rapide point sur le texte et ses sources. C'est là un léger regret, car il aurait été intéressant d'avoir ici au moins un court historique du fonds Pelliot dont ce texte est issu, mais surtout car il n'aurait pas été superflu de garder un peu de papier pour parler de l'auteur auquel ce texte est attribué : Le Wang Fu (78-163) auteur du Qian fu lun, Le Wang Fu (actif vers 300) compilateur présumé du Huahujing de Lao Tseu ou le Wang Pu (922–982) auteur du Tang Huiyao et du Wudai Huiyao ? Les indications floues de l'ouvrage me faisant, sans certitudes, pencher pour ce dernier ...

Au final on saluera surtout le travail de Yu Shuo, principal artisan de cet ouvrage, ou du moins de la traduction, qui est censée être le vrai cœur de l'ouvrage après tout, celle-ci semblant être seulement de lui, malgré ce qui peut être indiqué dans ce livre ...

Cha Jiu Lun par Wang Fu
Une page du manuscrit du Cha Jiu Lun référencé sous la cote Pelliot Chinois 2718 et conservé à la Bibliothèque Nationale de France. Version intégrale disponible sur le site Gallica. Photographie © Gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France

23 février 2015

Tea culture of Japan

book tea culture of japan at Yale university art gallery

L'ouvrage Tea culture of Japan, dirigé par Sadako Ohki est le catalogue de l'exposition Tea culture of Japan : Chanoyu past and Present qui s'est tenue à la Yale University Art Gallery du 20 janvier au 26 avril de l'année 2009 et qui était centrée sur la collection de Peggy et Richard M. Danziger.

Chashaku
De gauche à droite, Chashaku par Sen no Rikyu ( 1522 - 1591 ), Daisin Gito ( 1656 - 1730 ) et Seta Kamon ( † 1595 ). Photographie © Christopher Gardner/ The Digital Media Department at the Yale University Art Gallery

Sommaire détaillé de l'ouvrage :

Avant-propos du Directeur de la Yale University Art Gallery

Remerciements

Un voyage à travers le Chanoyu passé et présent
               La pratique du Chanoyu dans le Japon médiéval : De l'extravagance au dénuement
               Le Wabi inspiré par Rikyu
               Le thé du XXIème siècle : Continuité et innovation
 
Brisons les frontières : Une histoire du Chanoyu
               Le Thé à la cour de l'Empereur Saga
               Le Thé cérémonial ( Sarei ) dans les temples bouddhistes
               Basara : Une esthétique de l'ostentation
               La connaissance du Thé et de l'Art dans le Shoin : L'appréciation des objets chinois
               Le thé de Shuko Soan : Les débuts du Wabi dans le Thé
               Koraimono : Introduction des céramiques coréennes
               Wamono : Les céramiques japonaises dans le Thé
               Mettre en ordre un monde à l'envers
               Le Thé du Daimyo à la période Edo
               Hon'ami Koetsu
               Sen Sotan et le système Iemoto
               Rencontre avec l'Ouest

Catalogue de l'exposition

Carte des importants sites du thé

Glossaire

Disposition des instruments du Chanoyu

Bibliographie

Crédits photographiques

kintsugi
Bols coréens du XVIème siècle avec kintsugi. Photographie © Christopher Gardner/ The Digital Media Department at the Yale University Art Gallery

Le principal intérêt de cet ouvrage, outre l'historique du Chanoyu qu'il propose et la présentation de la large collection d'objets du thé de Peggy et Richard M. Danziger, est d'illustrer le fait que, contrairement à l'imaginaire occidental qui voit la cérémonie du thé comme une tradition figée dans des codes surannés, celle-ci n'a cessé, dès son origine même, de se métamorphoser. Plus encore, le Chanoyu, arrivé à maturité au XVIème siècle, ne cesse d'attirer, bien que le cœur de son esthétique soit japonaise, des pratiquants du monde entier.

Chaire Shira Tsuyu Cha-ire
Boite intérieure pour les trois shifuku accompagnant le chaire / cha-ire "Shira Tsuyu". Photographie © Christopher Gardner/ The Digital Media Department at the Yale University Art Gallery

Le Chanoyu ne s'est ainsi pas développé isolément au départ et il continue de se développer à travers un processus qui sait créer de la modernité en intégrant et en respectant les caractéristiques issues du passé. L'ouvrage rappelle que les premiers instruments, en particulier les bols, utilisés au Japon pour le thé sont d'origine chinoise, que ceux-ci sont rapidement supplantés par de objets d’origine coréenne avant que ne se mette en place des fours tournés vers la production de céramiques destinées au thé au Japon même.

Mino Yaki Seto
Série de petits plats pour le Kaiseki - Mukozuke, vers 1600, céramique de Mino, grès, type Seto jaune. Photographie © Christopher Gardner/ The Digital Media Department at the Yale University Art Gallery

Le Chanoyu ne saurait ainsi être réduit au simple terme de cérémonie du thé tant il recouvre une culture du thé qui ne se limite pas au thé même, mais qui touche des aspects aussi divers que l'architecture, la peinture ou encore la scénographie des paysages. Dans tous ses aspects, le Chanoyu contemporain assimile des éléments non seulement japonais mais surtout issus du monde entier car c'est un flux permanent qui évolue et croît en permanence.

Chashitsu Tetsu
Fujimori Terunobu ( 1946 - ... ), Chashitsu nommée "Tetsu" peu avant la fin de sa construction en 2005, Kiyoharu Shirakaba Museum, Hokuto City, Préfecture de Yamanashi. Photographie © Terunobu Fujimori / Yale University Art Gallery

Ce mouvement de création a ainsi engendré des formes tout à fait surprenantes et inédites, comme les Chashitsu " perchés " de Fujimori Terunobu, où l'invité ne passe plus par une porte l'obligeant à s'incliner en signe d'humilité, mais monte une échelle pour passer par un trappe qui le fait donc surgir dans le Chashitsu par son point le plus bas.

Ce même mouvement a également modernisé le service en passant de la position accroupie à la position assise et à l'utilisation de chaises. Cette adaptation, contrairement à ce que l'on pourrait croire, n'est pas une adaptation créée pour rendre le Chanoyu plus attrayant pour les occidentaux, mais remonte à 1872 pendant l'ère Meiji, innovation due à Sen Soshitsu, mais ce service " debout " ( au sens de " au-dessus du tatami " ), connu sous le nom de Ryureishiki, pourrait être beaucoup plus ancien, ce dernier terme apparaissant dans l'ouvrage Matsuya kaiki en 1586.

Chanoyu contemporain
Sen So-oku, XVème maître de l'école Mushanokoji Senke, "Ten'yujoku" ( Table pour l'interprétation dans le ciel ). Photographie © Hideya Amemiya / Yale University Art Gallery

13 février 2015

Japan. Its architecture, art, and art manufactures

tombeau shogun nikko
 
L'ouvrage Japan. Its architecture, art, and art manufactures, par Christopher Dresser date un peu ... et pour cause, puisqu'il a été écrit et publié à la fin du XIXème siècle, mais on le trouve assez facilement en ligne ... il comporte donc de nombreuses erreurs d'interprétation mais est intéressant car typique des ouvrages de l'époque, car ils décrivent une période de transition dans l'histoire du Japon, celle de l'époque Meiji, où l'ancien Japon côtoie le Japon à venir, période de trouble et de heurts, l'auteur écrivant alors que la première Constitution de l'histoire du pays, n'a pas encore été établie.

christopher dresser book on japan
 
Sommaire de l'ouvrage :

nuages stylisés
Partie I

clous armoriés de temples japonais

Chapitre I : Yokohama - Le Grand Hôtel - Vues de la rue - Jinrikishas - L'hospitalité japonaise - Sachi - Yedo ou Tokio - Écriture de lettres - Le château - L'hiver au Japon - Le temple de Shiba - Les tombes des Shoguns

jardins japonais du hama goten à tokyo

Chapitre II : Yokohama - Un feu dans l'hôtel - Un banquet japonais - Les danseuses japonaises - La musique - Manger un poisson vivant - Hara-kiri - Le Mikado - La nouvelle année - Les pompiers de Tokio - Le tressage des nattes japonaises - Le palais Hamagoten

ancien kimono en cuir de pompier japonais
 
Chapitre III : Préparation pour un long voyage - Vers Kobe par la voie maritime - Entrée du Mikado à Kobe - Awadji, Sanda, Arima, Nara - Les collections d'antiquités du Mikado

ukiyo-e

Chapitre IV : La danse sacrée - Une nuit de fête - Kioto - Les collections royales - Osaka

kyoto temple nishi honganji

Chapitre V : Le calendrier japonais - Wakayama - Le froid japonais et la végétation japonaise - Kyoazan - Splendeur des temples et des paysages - Sakai - Nouvelles de la révolte à Satsuma - Retour à Osaka - Fête du dieu de l'abondance

Japan. Its architecture, art, and art manufactures
 
Chapitre VI : Le temple de Kioto - Évaluation japonaise de la chrétienté - Les pique-niques - Un honnête artisanat - Le travail de la laque - La valeur des produits coréens - La cérémonie où l'on boit du thé - Otsu - Futamigaura - Kamiji-yama

christopher dresser. Japan. Its architecture, art, and art manufactures

Chapitre VII : Nouvelles de la rébellion - Isé - Yokkaichi - Les manufactures de Nagoya - Étude estimative de la richesse et des compétences - Le château de Nagoya - Sidsuoka - Retour à Yokohama

Japan. Its architecture, art, and art manufactures

Chapitre VIII : Un festival Shinto - Nikkô - Le grand sanctuaire - Arrivée à Tokio - Les rapports japonais et le contrôle de la police

Japan. Its architecture, art, and art manufactures christopher dresser

Chapitre IX : Une publication japonaise officielle - L'objet de ma visite - L'exportation du gingembre - La manufacture des tapis, etc.

Japan. Its architecture, art, and art manufactures

Partie II

Japan. Its architecture, art, and art manufactures

Chapitre I : Religion et architecture

christopher dresser

Chapitre II : Analogies et symboles

Japan. Its architecture, art, and art manufactures

Chapitre III : La fabrication de la laque

Japan. Its architecture, art, and art manufactures Japan. Its architecture, art, and art manufactures

Chapitre IV : La fabrication des poteries

architecture japonaise
Chapitre V : La fabrication du métal

estampe japonaise geisha

Chapitre VI : Les moyens d'application de motifs aux tissus

fabrication du tissu japonais

Chapitre VII : Les fabrications mineures du Japon

artisanat du bambou

On l'aura compris, l'auteur présente d'abord ses impressions de voyage, les divers éléments folklorique qu'il est amené à voir, tout en s'inscrivant dans une certaine actualité d'alors, avec la rébellion de Satsuma contre les armées impériales. N'oublions pas, en effet, que l'auteur voyage alors dans un Japon où les attentats contre les occidentaux et les meurtres politiques de membres éminents de la société japonaise ont cours.

tour de potier
 
L'ouvrage s'étend ainsi à de nombreux champs de l'architecture, comme l'a fait Edward S. Morse, mais aussi aux coutumes, aux habitudes alimentaires, aux rites religieux, mais surtout, à l'artisanat. Car c'est bien là le but premier du voyage de Christopher Dresser : analyser quels seraient les marchés potentiels qui pourraient s'ouvrir aux produits d'exportation de l'industrie anglaise mais également identifier les produits japonais qu'il serait possible d'exporter en Europe et réaliser une étude des capacités de production dans ces domaines.
 
théière banko yaki

four à une chambre

four anagama

Dès lors, l'étude de l'artisanat est relativement détaillée dans divers domaines, dont la céramique, et c'est un œil avisé, même s'il ne comprend pas toujours tout, qui s'attache à restituer par tous les moyens possible alors, l'ouvrage étant abondamment illustré, ce qu'il peut observer dans ce pays qui vient juste de s'ouvrir et qui attire l'intérêt grandissant d'un public occidental dont une partie baigne alors en plein japonisme.

sept dieux du bonheur