Céramique Chinoise | DemysTEAfication
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7 novembre 2014

Porosité(s) et effet(s)

Arita porcelaine ko sometsuke

Le choix d'un instrument pour le thé peut se faire pour de multiples raisons. Il peut y avoir la recherche esthétique, celle d'une forme particulière ou encore, et c'est celle qui va être abordée ici, celle d'un effet particulier sur le thé. Pour ce point particulier il faut, à mon sens, prendre avant tout en considération la porosité de la matière utilisée, qui sera d'une grande influence.

On vante parfois la supériorité de la porcelaine sur les autres types de terre ... De fait, c'est une pratique fort ancienne, qui semble remonter aux débuts de la commercialisation de la porcelaine elle-même, pour une raison à priori fort simple : ses qualités esthétiques et sa capacité à accrocher la lumière, mais aussi sa relative nouveauté lors de son introduction en Europe et enfin, sa supériorité technique par rapport aux autres types de céramique.

La porcelaine présente, en effet, la caractéristique d'être la moins poreuse des céramiques, raison pour laquelle elle permet de réaliser des instruments pour le thé qui n'en modifieront pas le goût ... du moins en théorie ...

... car l'affirmation doit être quelque peu nuancée. Tout d'abord, la porcelaine non frittée, également parfois appelée biscuit, et qui n'est donc pas recouverte d'une couche cristalline translucide semblable au verre est poreuse et s'il elle est en plus insuffisamment cuite, elle est tout aussi poreuse que n'importe quelle céramique. Cet aspect est assez facile à constater, les parties non frittées d'une porcelaine se teintant facilement au contact du thé.

base de théière en porcelaine non frittée

De la même manière, les porcelaines avec un décor sur couverte, risquent également de se révéler faiblement poreuses, du fait des caractéristiques héritées de leur processus de production ( en particulier les multiples traces de manufacturation ), les émaux sur couverte étant cuit à des températures moins élevées.

thé et céramique

Ainsi, des porcelaines récentes issues d'un processus de fabrication maîtrisé devraient se révéler moins poreuses que d'anciennes pièces, d'où la relative absence de besoin absolument nécessaire de posséder des pièces de porcelaine ancienne ... du moins sur un strict plan technique ... Quoi qu'il en soit, ces pièces seront toujours plus poreuses que le verre et, toujours en restant sur le plan strictement technique, celui qui recherche avant toute chose l'absence complète de modification des arômes du thé par son contenant devra en faire sa priorité. Les instruments en verre possèdent en outre la particularité d'être relativement moins onéreux que leurs homologues de céramique, ce qui ne pourra que ravir le néophyte peu équipé qui commence son cheminement sur la voie du thé ...

thé et céramique

En fonction des porosités et des effets possibles, on obtiendrait donc le classement suivant, du moins poreux au plus poreux ( et donc de l'ustensile le plus neutre dans le rendu de la liqueur à l'ustensile le moins neutre dans ce même rendu ) : verre, porcelaine récente, porcelaine ancienne, grès avec couverte, grès sans couverte, terre cuite ... La terre cuite présentant peu d'intérêt du fait de ses faibles capacités en matière de perméabilité, elle n'est plus utilisée pour fabriquer des récipients destiné à autre chose qu'à contenir des plantes ... et encore, pour l'extérieur seulement ... reste à aborder le cas du grès, ou plutôt des grès, car il y a là quelques variantes qui méritent d'être prises en considération.

thé et céramique

Le grès est la famille de céramique qui est peut être la plus large ... quelques centaines de degrés Celsius seulement séparent ces trois pièces mais cet écart va jouer un rôle important. Car entre un grès cuit aux environs de 750° Celsius et un grès cuit à 1250° Celsius, on peut constater quelques différences de porosité qui seront donc susceptibles de jouer sur le rendu d'une liqueur. Une cuisson en Raku donnera un résultat très poreux, et un grès cuit dans la zone de température basse sera plus poreux qu'un grès cuit dans la zone de température haute. Ainsi, les grès du style de Bizen ou de Karatsu seront moins poreux que d'autres, tels ceux de Hagi, qui le seront à leur tour moins ( du fait de leur couverte ) que les grès à moindre température de cuisson. Les couvertes jouent, en effet, ici, un rôle important, qui ne se limite pas seulement à un aspect esthétique ou décoratif. Si l'on a cherché à appliquer des glaçures sur les céramiques, c'est également car ces glaçures renforcent l'imperméabilité immédiate des pièces ainsi réalisées.

Au final, plus la température de cuisson sera élevée, plus la vitrification, suivant la terre utilisée, sera complète et moins le résultat final sera poreux et le rendu dans la tasse proche du thé seul ... et à ce jeu, les instruments de verre et, dans une moindre mesure, ceux de porcelaine, sont imbattables.

Mais porosité n'est pas non plus synonyme de qualité inférieure. L'utilisation d'instruments poreux entraine simplement d'autres résultats dans la tasse que ceux engendrés par les produits vitrifiés, il suffit d'en avoir conscience et de faire des choix en conséquence ... pourquoi des choix ? Parce que si les types de terre vont jouer un rôle, c'est l'art du potier qui va jouer le plus grand rôle et il y aurait presque un effet par théière ...

terre de yixing

Car suivant l'architecture de cette dernière, le résultat va être différent. Le contact de la liqueur avec la terre étant relativement bref, les interactions sont donc limitées ... pour renforcer celles-ci, l'habileté du potier entre en jeu ... c'est ce qui explique que certaines théières soient plus ou moins fines, aient ou non des couvercles aux bords surdimensionnés ou encore soient munies de fines striures en leur cœur qui ne sont pas seulement le résultat d'un éventuel affinage des parois, mais aussi un moyen de maximiser les surfaces de contact entre la liqueur et la terre ... et conduit également à de grands débats autour du culottage ...

théière en terre épuisée de yixing

Quoi qu'il en soit, que l'on préfère la "fidélité" de la vitrification ou l'"alchimie" de la terre, le choix est aussi vaste que le nombre de chemins sur la voie du thé, chacun doit suivre le sien, en suivant ses envies ...

17 juin 2014

Quel culottage ?

théière de Yixing culottage

Sur le net, il est assez simple de trouver de multiples conseils pour le culottage de tout et de n'importe quoi, de la poêle en acier à la crêpière en fonte en passant par celui des divers pots de cuisson en terre ...

Les théières de Yixing n'échappent naturellement pas à cette règle et à l'usage prolongé, il se formera sur ce type de théière une couche odorante. Inutile de répéter ici qu'il faut " toujours " utiliser la même famille de thé pour une même théière pour ne pas risquer de brouiller les infusions à venir.

On trouve donc une multitude de méthodes, chacune avec une multiplicité de variantes, pour culotter une théière de Yixing neuve ... autant le dire tout de suite, découlant du même "modèle", elles marchent toutes plus ou moins bien, à de rares exceptions près, car le seul but du culottage des théières de Yixing est de faire disparaitre un éventuel  " goût de terre " parfois présent avec une théière neuve ...

Commençons par l’exception dont je parlais plus haut, pour l'éliminer au plus vite : une méthode farfelue : frotter sa théière avec des feuilles de thé infusées ... A part peut être teinter un peu la face extérieure de la théière, il n'y aura bien sûr aucun résultat avec cette technique. Si l'on prend la peine d'y réfléchir cinq minutes, on voit d'ailleurs mal comment cela pourrait fonctionner car cela ne marquera pas la théière en profondeur ... et cela sans prendre en compte le fait qu'il risque d'être plus que mal-aisé de vouloir frotter certaines familles de thé plutôt hachées sur la théière ...

Ainsi, la première vraie technique est de faire bouillir la théière dans une casserole avec le thé voulu pendant X heures ( mettre à la place du X un chiffre aléatoire, choisi en fonction de votre thème astral, de la conjonction des planètes, de votre date de naissance ou de ce que vous voudrez, aucune importance, cela tient plus de la superstition que de la science ). Technique certes efficace, mais surtout la plus dangereuse parce que grâce à l’ébullition, la théière et son couvercle vont copieusement se heurter l'un l'autre et vont également heurter le fond métallique de votre casserole ... vous savez ce que dit le proverbe du pot de fer et du pot de terre ... plus la théière est fine et cuite à haute température, plus il y a de risques, c'est pourquoi, pour moi, c'est la technique " brise tout "... bref, à éviter si vous ne voulez pas avoir de belles miettes de théière de Yixing ou si vous ne tenez pas à faire réaliser un Kintsugi avant même de l'avoir mise en service ...

On trouve aussi la technique des infusions multiples : il faut mettre X grammes de thé dans la théière, versez de l'eau chaude et laisser infuser X heures ... il faut renouveler l'opération X fois ... puis on recommence avec encore X grammes de thé et X infusions successives ... là encore, mettre à la place du X un chiffre aléatoire ou propitiatoire ... c'est la technique que j'appellerais " Maison de Thé " car elle va vous faire consommer une quantité considérable de feuilles ... et que ce sera sûrement plus rentable pour eux que pour vous ...

Vient ensuite une technique proche qui se réalise en une infusion concentrée que l'on laisse reposer X heures avant de l'éliminer ... plus rapide que la seconde technique, elle relève de la même approche, avec peut être de l'empressement en plus, et encore, attendre X heures, c'est déjà trop long, il faut être moderne et mettre cette théière à l'usage le plus vite possible voyons ... c'est la technique de " l'homme pressé " ...

Enfin, dans la même lignée, reste la technique " pourquoi attendre " qui consiste tout simplement à réaliser une infusion et à la boire ... bref à mettre la théière en fonction sans attendre ...

Je le répète, toutes ces techniques fonctionnent plus ou moins bien, la plus efficace étant la plus dangereuse et la moins efficace étant la dernière ... viennent se greffer là-dessus divers rites de pré-culottage, comme l'ébouillantage préalable de la théière, le fait de laisser immerger la théière dans de l'eau très chaude pendant X heures ou jours pour la nettoyer d'une éventuelle poussière qui pourrait boucher ses " pores " ou pour préparer la théière en "ouvrant " ses " pores " ...

Naturellement, une théière, même de Yixing, çà n'a pas de pores et donc une éventuelle poussière ne risque pas de lui donner des points noirs, pardon, de boucher ce qui n'existe pas ...

Comment  " fonctionne " la céramique et pourquoi se culotte-t'elle alors ? Tout simplement du fait de sa structure et des liens entre ses composants, que l'on pourrait schématiser ainsi :

ceramic structure

Le schéma est peut être un peu simpliste, mais il va permettre de comprendre aisément le " fonctionnement " de la céramique : la céramique, du plus grossier pot de fleur à la plus fine porcelaine est un matériau à structure cristalline, aux composants multiples, l'argile étant formé de divers oxydes et de silice. La cuisson ou frittage, donc la température plus ou moins élevée, va créer des liens au niveau ionique entre les différents éléments, ainsi que des liens plus " gros " par fusion de la silice c'est-à-dire par une vitrification incomplète pour la terre cuite, plus poussée pour les grès et encore un peu plus complète pour la porcelaine.

C'est ce qui fait que la porosité de la terre cuite est supérieure à celle du grès et que la porosité du grès est supérieure à celle de la porcelaine ... mais cette porosité existe pour ces trois types de céramique du fait de la structure cristalline de l'ensemble et c'est elle, avec la surface irrégulière de la céramique, qui permet le culottage. Autre élément favorisant encore le culottage, l'infime dilatation de la céramique avec la chaleur ( cela ne concerne pas les céramiques dites " techniques " comme les céramiques réfractaires, mais ce n'est pas le sujet ici ) qui va " agrandir " les " espaces " entre les éléments.

En buvant du thé, vous faites de la chimie : L'infusion ( nécessairement chaude ) est en effet un processus d'extraction d'arômes et de principes actifs par dissolution liquide. Votre thé va donc être fait principalement d'eau mais également, en moindre quantité et là encore pour faire court, d'huiles, de composés chimiques divers et de sels minéraux.

La structure d'une théière de Yixing va donc être infiltrée par l'infusion et le séchage de la-dite théière va entrainer l'évaporation de l'eau, laissant huiles, sels minéraux, ..., comme suit :

ceramic structure

ceramic structure

Et ainsi de suite ... chaque infusion va déposer, petit à petit, sels minéraux, principes actifs qui vont s'oxyder au contact de l'oxygène ( ce qui explique la coloration noir / marron que va prendre n'importe quelle théière quel que soit le thé qui y est fait ) et huiles " essentielles " qui vont donner ce lustre, cet aspect brillant à la théière au fil des infusions.

Naturellement, l'infiltration au " cœur " de la théière va prendre du temps et le culottage d'une théière se fait principalement en surface, sur ses bords mêmes, car comme je l'ai dit plus haut, le corps d'une théière est loin d'être aussi lisse que le suggère le toucher ... sortez une loupe et vous verrez de multiples stries et irrégularités ... si, en plus, le potier à fait correctement son travail en affinant les parois internes de la théière, il y a laissé quantité de stries que l'on voit à l’œil nu et qui sont autant de points où sels minéraux, huiles, ..., vont pouvoir s'accrocher ...

Tout ceci pour parler de la dernière méthode de culottage que je connais, qui reproduit ce phénomène " naturel " de culottage de façon intéressante mais que j'appellerais la technique " huile de coude " car elle nécessite un peu plus de travail que les autres :

On met tout d'abord X grammes de thé ( je dirais la quantité de thé qu'il faut pour remplir votre théière ) au fond de la casserole et l'on chauffe ... pas besoin de faire bouillir, 70 à 80 ° Celsius suffisent ... on introduit la théière neuve à culotter sans autre forme de procès avec l'aide d'une pince en bois parce que même si l'eau n'est pas bouillante, il y a toujours moyen de se faire bien mal avec de l'eau à 80 ° ...

Culottage d'une théière en grès de Yixing

On laisse tremper quelques minutes à 70 ou 80 °, pas la peine d'attendre une heure et surtout on garde un feu doux sous la casserole pour garder l'eau chaude sans jamais produire le moindre bouillonnement. On retire ensuite à l'aide de pinces en bois :

Culottage Yixing

A ce stade, pas la peine de rincer la théière ... on fait juste sécher le maximum possible .... s'il y a du soleil, c'est encore mieux, çà accélère le processus de séchage ...

Grès de Yixing culottage

Une fois que l'ensemble est sec, on recommence le processus : on replonge la théière, on la laisse imbiber, on la ressort, on la laisse à nouveau sécher ... et on recommence ... répéter le processus X fois, cette fois-ci en fonction de vos envies, de votre patience, de votre habileté à ne pas laisser choir votre théière parce que vous avez deux mains gauches ou que vous êtes maudit avec les objets fragiles ...

J'ai pu remarquer qu'en général la répétition de cette manœuvre 3 à 5 fois donne de bons résultats ... après, chacun fera comme il voudra ... si vous avez le temps et l'envie de répéter l'opération une dizaine de fois, cela ne fera pas de mal ...

Cette " technique " est à mon sens la meilleure de toutes celles citées ou de leur variantes car facile à mettre en œuvre, tout de même assez économe en thé et se rapprochant le plus d'une répétition du processus " naturel " de culottage ... en résumé, elle est la meilleure non pas parce qu'elle a le plus d'avantages, mais parce qu'elle a surtout le moins d'inconvénients.

En tout état de cause, beaucoup de bruit et de querelles de clochers pour un état plus que transitoire, le véritable culottage d'une théière, la patine qu'elle va prendre, se faisant au fil de infusions que l'on y réalise, et peut être plus encore au fil du souvenir de ces infusions ...

11 juin 2014

Le décor de la porcelaine : Sur ou Sous couverte ?

Imari chinois

A ses débuts l'amateur de porcelaine est souvent confronté à des termes divers dont le sens profond lui est, en général, assez hermétique. Parmi ceux-ci, les termes de " décor sur couverte " ou " décor sous couverte " sont peut être ceux qui, au premier abord, sont les plus abstraits à appréhender. Cela repose en partie sur le fait que la composition de la porcelaine est souvent mal comprise et vue comme un bloc monolithique passant tel quel des mains du potier à celles de l'utilisateur et subissant juste un petit passage au four.

Il faut tout d'abord savoir que la pâte de porcelaine n'est pas, en elle même, imperméable. C'est l'adjonction d'une couverte ou glaçure qui va, lors du processus de cuisson, par la vitrification, lui conférer la particularité d'être presque aussi imperméable que le verre. L'apposition de cette couverte ou glaçure est donc un trait commun entre la porcelaine et tout autre type de grès émaillé.

A partir de là, la seule particularité qui va distinguer la porcelaine des autres céramiques est l'utilisation de couvertes translucides pour faire ressortir la blancheur de la pâte de porcelaine. les producteurs de tels objets, après quelques siècles ( les premières couvertes des articles porcelaineux allant du céladon au blanc crème en passant par le jaune ), se rendront bien compte de la possibilité de fixer un décor sous cette couverte translucide.

Imari chinois

Pour la réalisation de décors sous couverte, deux types de pigments s'appliquent presque exclusivement, donnant deux couleurs bien précises : le rouge tiré du cuivre et le bleu tiré du cobalt. Le rouge de cuivre donne un rouge qui semble manquer de vigueur et est généralement utilisé seul en décor sous couverte. Le bleu de cobalt constitue d'abord à lui seul le décor sous couverte des porcelaines blanc bleu. Ces deux couleurs sont utilisées car elles peuvent " résister " à une cuisson à haute température, nécessaire pour la vitrification de la porcelaine, tout en ne laissant pas les motifs décoratifs " s'épater " ou se " diluer " lors de cette étape de vitrification de la couverte. Ces deux couleurs, en se retrouvant donc sous la couverte transparente gagnent également en permanence, étant protégés par la-dite couverte.

Le bleu de cobalt tenant mieux la précision du trait que le rouge de cuivre qui tend à ne pas conserver un trait trop fin, il a donc été largement utilisé pour former le support d'un décor  polychrome qui sera appliqué sur la couverte.

Ainsi, la pose d'un décor polychrome, comme celui des articles de porcelaine de style Imari, se fera toujours de la façon suivante : Premièrement, une application du décor de cobalt sous couverte puis une cuisson à haute température ( plus de 1260 ° Celsius ) qui va donc produire une porcelaine blanc bleu. A une telle pièce, on applique un décor polychrome qui vient donc se placer sur la couverte d'où le terme parfois usité de " sur-décoration ". Une fois ces nouveaux émaux appliqués ( les ors, les verts, le rouge de fer - qui donne un rouge vif -, le noir, ... ), on procède à une deuxième cuisson à basse température ( 800 ° à 1000 ° Celsius ) pour fixer les-dits émaux.

Porcelaine chinoise ancienne

Porcelaine chinoise ancienne

Porcelaine chinoise ancienne

Outre le fait que seul le bleu de cobalt ou presque est appliqué sous couverte, les émaux sur couverte se détectent facilement par un ensemble de moyen faciles à mettre en œuvre.

Tout d'abord par la vue, en jouant avec le reflet de la lumière sur une pièce de porcelaine. Ainsi le décor sur couverte semblera " mat " car non vitrifié alors que le décor sous couverte sera " brillant " car placé sous la couche vitrifiée, comme sur les trois photographies ci-dessus.

Ensuite, plus facilement encore, par le toucher, l'application des émaux du décor sur couverte laissant un relief ( comme cela peut se voir sur les photographies ci-dessous ) qu'il est aisé de sentir en touchant directement la pièce.

Arita Yaki Arita Yaki
Porcelaine d'Arita Porcelaine de Satsuma

Porcelaine chinoise ancienne

Toutes ces diverses remarques s'entendent naturellement pour les décors appliqués manuellement, et non pas pour ceux appliqués de façon contemporaine par transfert, d'un bloc, d'une décalcomanie et cuisson à basse température pour des pièces moulées industriellement.

Pour l'anecdote, l'application d'un décor sur couverte permettra également, par de petites variations du motif, d'essayer de camoufler les petites imperfections de la cuisson comme le montre l'exemple suivant ( n'hésitez pas, cliquez sur les photographies, ce sera mieux en " plein écran " ) :

Porcelaine de Satsuma Porcelaine de Satsuma

Toutes ces considérations prises en compte, les possibilités décoratives sont presque sans limites mais l'application des divers émaux de couleurs et la réalisation des décors nécessitent d'être pensés à l'avance, dès avant même l'application du bleu de cobalt sous couverte. La réalisation d'un décor polychrome est donc le résultat de nombreuses étapes plus ou moins périlleuses ( comme les cuissons ) ou complexes ( avec l’interaction des motifs en bleu de cobalt que viennent compléter les autres couleurs ). La plus petite pièce à décor polychrome peint à la main prend donc dès lors une dimension toute particulière ...

Porcelaine japonaise ancienne

Porcelaine japonaise ancienne

Porcelaine chinoise ancienne

9 juin 2014

Porcelaine : Les traces d'usure

Le lapin dans la lune

Les traces de manufacturation ne sont pas les seuls traces que l'on observe sur la porcelaine. On peut également y observer des traces d'usures. Celles-ci sont spécifiques aux porcelaines qui prennent de l'âge car elles sont liées à leur utilisation, aux frottements, empilements, chocs, ..., bref, à un usage plus ou moins intensif.

La première grande trace d'usure est très facile à voir et touche un type d'émail en particulier : la dorure. Celle-ci est en effet relativement fragile et résiste mal aux frottements. Les aplats résistent cependant mieux que les ors posés sur les bordures.

Moineau dans une branche

Le lapin dans la lune

Une autre trace d'usure, qui résulte d'un accident puisque engendrée par un choc la plupart du temps, est le fêle. Lorsqu'il est très fin, il prend le nom de "cheveu" mais il s'agit toujours d'un fêle, d'une fêlure. Il se détecte très facilement, en passant la pointe de l'ongle dessus, car on ressent alors l'accroc là où l'ongle devrait glisser. Le même fêle se retrouve également sur les deux faces d'une pièce.

Assiette chinoise 18ème siècle à cerise

Assiette chinoise XVIIIème siècle à cerise

Mais les traces les plus communes sont cependant les rayures de la couverte. Naturellement, plus la pièce de céramique est destinée à un usage courant, plus ces rayures sont censées être nombreuses. Ainsi, en toute logique, les petites coupes, les contenants, bols et assiettes très simples à usage journalier sont théoriquement plus sujets à porter de nombreuses traces qu'une vaisselle de prix très décorée et réservée aux grandes occasions ou que les grandes pièces d'apparat tels que vases ou potiches de décoration. C'est donc ici que la connaissance des formes de la céramique ancienne et des tâches auxquelles étaient destinées ces formes est utile.

Imari chinois

Imari chinois

Imari chinois

Pour repérer au mieux ces traces, on " joue " avec la lumière qui va ainsi permettre de voir les atteintes à la couverte qui apparaissent mates. Ceci est dû à la similitude entre le verre et la couverte de la porcelaine, qui est translucide. Si ces traces sont le résultat d'un usage régulier et répété, elles sont également de formes aléatoires et sont aléatoirement réparties sur l'ensemble de la pièce. Elles ne reproduisent donc normalement pas un schéma répétitif, comme des traces qui auraient été faites volontairement et seulement à certains endroits visibles comme cela se voit parfois pour les faux. C'est la raison pour laquelle l'observation de ces usures apprend un certain nombre de choses à l’œil averti.

Porcelaine chinoise ancienne

Ainsi, entre les traces d'usures, les traces inhérentes à la fabrication des pièces anciennes et les autres contraintes techniques auxquelles étaient soumis les anciens, on comprendra aisément qu'il est assez peu rentable pour d'éventuels faussaires d'essayer de fabriquer des copies de pièces de consommation courante peu raffinées qui se vendront au final  assez mal même à une cinquantaine d'euros au mieux ... dès lors, le moyen le plus courant pour d'éventuels vendeurs de faire passer des pièces récentes pour anciennes est juste de mentir, volontairement ou par ignorance, sur l'âge réel des pièces. Un rapide examen pourra dès lors facilement confirmer ou infirmer une datation ancienne pour de telles pièces, mais les choses commencent à se gâter pour les grandes pièces plus onéreuses ou pour les céramiques de qualité ... à partir de là, comme je l'ai déjà écrit, pour une datation se rajoute toujours une étude du décor, de la forme et de l'éventuelle signature ou de l'éventuelle mention portée sur la pièce qui doivent correspondre à la même époque. Cette étape ci requiert par contre une certaine expertise et une certaine formation et ne s'improvise donc pas.

5 juin 2014

Porcelaine : Les traces de manufacturation

A côté des traces liées à la fabrication de la pâte de porcelaine exposées précédemment, on rencontre diverses traces dues à la manufacturation, qui seront, cette fois-ci, également observables pour les grès. Ces traces, bien souvent involontaires, sont fréquentes dans les porcelaines anciennes car elles sont le résultat de ce que l'on pourrait considérer comme des nécessités techniques impératives pour certaines et plus ou moins comme des accidents pour d'autres.

Les traces de fabrication sont peu nombreuses et essaient toujours d'être les plus discrètes possible le cas échéant. L'artisan essayera en effet toujours, pour des raisons esthétiques et quand les contraintes techniques le permettent, de disposer ces traces au dos d'une pièce ou dans les parties non visibles au premier abord.

Assiette Imari chinois

Voici tout d'abord, bien centrée, la trace laissée par un plot de soutient, que l'on appelle pernette. En effet, plus la pièce est longue ou large, plus elle est susceptible de se déformer lors de la cuisson. On va alors essayer de la soutenir lors de cette cuisson par de petits plots d'argile réfractaire. Le contact de ceux-ci avec l'émail laissera cependant automatiquement une trace visible.

La plus grosse trace de manufacturation est elle aussi généralement située dans la partie non exposée directement à la vue. Là encore, c'est un endroit ou la pièce est posée en contact avec le four ou la caissette de cuisson, le cul de la pièce, la base sur laquelle elle reposera également par la suite lors de son utilisation.Ici aussi , donc, la couverte ne peut donc pas tenir.

Assiette Imari chinoise

Ces deux types de traces sont plus ou moins volontaires, ou du moins prévisibles dès la conception de la pièce. Mais une dernière trace de manufacturation peut également se croiser sur les pièces anciennes de "grande série" produites pour des utilisations quotidiennes ou presque. Cette trace ci résulte d'un "accident" et n'est pas voulue : l'agrégat de sable.

Dans les fours où la cuisson se fait au bois, le sol est généralement en terre ou en briques réfractaires. Mais il arrivait également que le sol du four soit tout simplement recouvert de sable. Pour faire court, le sable est majoritairement composé de silice qui sert à fabriquer le verre si on lui adjoint un fondant qui va faire baisser sa température de fusion et de vitrification. Le sol en sable du four ne risque donc pas de fondre pour se transformer en verre, mais il arrive que sous les variations de température se forment, sous certaines pièces mises à cuire sur ce type de "sol", des agrégats de sable qui vont coller et se fondre à la couverte.

Bleu de Hué

Après les traces dues à la manufacturation, on rencontre deux types de traces "accidentelles" induites spécifiquement par la cuisson au bois et ses variations de température lorsqu'elle est inégalement maîtrisée. On les rencontre donc essentiellement sur les céramiques anciennes et sont considérées comme des défauts mais sans gravité.

Tout d'abord, la trace la plus courante est le fêle sous couverte. Ce type de fêlure se produit lorsque la porcelaine non encore totalement cuite se contracte / rétracte pendant cette cuisson suite à une variation de température. De tailles variables, ces fêles sont cependant comblées en totalité ou en surface par la couverte car la cuisson n'est pas terminée au moment de leur formation et on pourra donc les différencier facilement d'un fêle résultant d'un choc, car en passant l'ongle dessus, on sent bien qu'elles n'accrochent pas et semblent "lisses" au toucher. Cependant certains fêles sont parfois trop importants et les tensions mécaniques sur la pièce lors de la cuisson vont entrainer la cassure totale de cette dernière.

fêlure ou fêle dans la porcelaine

fêlure ou fêle dans la porcelaine

Le deuxième accident de cuisson est lui purement esthétique : le retrait d'émail de décoration. Ce retrait se produit lors de la seconde cuisson qui sert, comme on peut le deviner, à fixer les émaux sur couverte qui servent à décorer une pièce de céramique. Comme son "confrère" de la première cuisson, ce type de retrait se forme lors d'une cuisson mal maîtrisée :

Assiette Imari chinoise

L'émail se rétracte alors et forme soit des bourrelets ( flèches rouges ) soit un renforcement de l'épaisseur de l'émail dans certaines zones, laissant des blancs dans d'autres ( flèches bleues ). Comme il s'agit techniquement d'une couverte secondaire placée au-dessus de la première couverte, l'intégrité physique de la pièce n'est jamais mise en cause ... par contre, la deuxième cuisson nécessaire pour fixer cet émail de décoration entraine la cassure de pièces fragilisées par un fêle sous couverte trop important, mais c'est un autre sujet ...

Assiette Imari chinoise

8 mars 2014

Transfert, pochoir ou manuel : le décor de la porcelaine

dragon chinois

D'un point de vue strictement pratique, l'utilisation d'une porcelaine ancienne ou moderne ne change pas grand chose pour le buveur de thé ... et pour être un peu provocateur, j'irais même jusqu'à dire que les anciens, en présence d'une pâte de porcelaine moderne, préfèreraient vraisemblablement cette dernière à une pâte de leur époque ... Pourquoi ? Tout simplement car la pâte de porcelaine actuelle, avec son raffinage mécanique poussé et la disparition quasi totale d'oxydes ferriques, fait qu'aujourd'hui la porcelaine la plus bas de gamme atteint, voire dépasse, les standards de qualité élevés de la porcelaine impériale.

Par contre, il n'en serait certainement pas de même pour les techniques de décoration "modernes" que sont les transferts ou décalcomanies et autres utilisations de pochoirs ... Ces techniques de décor ( qui ne sont pas si "modernes" que çà, l'apparition de décors appliqués en décalcomanie datant, en Europe, de la première moitié du XIXème siècle ) étant la plupart du temps de qualité inférieure à ce qui se faisait avant leur utilisation.

Si le décor appliqué sur le contenant ne changera rien au goût du contenu, il est toujours utile de savoir si l'on ne vous vend pas du décor de grande série au prix du décor fait main ... et pour ceci, quelques "techniques" très simples permettent de faire rapidement la différence.

Pour bien comprendre quelles sont les porcelaines qui ne sont pas décorées manuellement, il faut d'abord comprendre comment s'effectue le décor manuel de celles-ci.

Techniques du décor manuel :

En premier lieu, il y a ce que j’appellerai le jeu des milles erreurs ...

Soba cup
7 tasses d'époque Edo ... cherchez les différences

Si on a la chance de pouvoir juxtaposer une série de pièces au décor identique de prime abord, on se rendra vite compte que des différences sont rapidement perceptibles, pour peu que l'on veuille bien y prêter un minimum d'attention : taille de tel ou tel détail, différence de placement, forme variable, élément manquant ou surnuméraire, ... . Tout cela traduit un décor peint à main levée, directement sur la pièce avant passage au four, que ce soit pour un décor sous couverte ou un décor sur couverte.

Si on a en main qu'une seule et même pièce qui répète sur plusieurs de ses côtés le même décor, on pourra, ici aussi, se prêter au même jeu ...

décor dragon rouge
Vase de fabrication contemporaine à décor entièrement fait à la main ... là encore, cherchez les "erreurs"

Là encore, les mêmes différences, parfois quasi imperceptibles en fonction de la dextérité du peintre, peuvent donc se remarquer plus ou moins facilement.

Mais le plus souvent, le décor ne se répète pas et il n'est pas possible de comparer plusieurs pièces similaires. Dans ce cas, il est nécessaire d'essayer de repérer certains traits caractéristiques de la peinture à la main.

Il faut se concentrer sur les traits, leur régularité et plus encore sur leurs défauts, sur la présence d'erreurs dans le décor, sur des chevauchements de traits qui n’auraient pas dû se produire, sur des débordements d’aplats de couleurs hors des traits qui leur servent de cadre ... naturellement, plus la pièce est peinte à la va-vite, plus les erreurs sont nombreuses :

bouteille chinoise pour tabac à priser
On pose d'abord quelques lignes directrices foncées, puis le fond dans un bleu plus dilué, donc plus clair, pour ensuite tracer les traits complémentaires dans un bleu moins dilué et donc plus foncé ... le tout en évitant de frotter la pièce car les retouches sont presque irréalisables ... pas le droit à l'erreur donc si l'on fait un décor fin ...

Ceci est donc moins valable pour les pièces réalisées avec un grand soin. Il faut alors se concentrer sur les différences de teintes. En effet, la couleur étant appliquée au pinceau, l'artiste ne peut réaliser le décor que touche par touche, ce qui se traduit par un certain dégradé dans la couleur des traits, le début d'un trait étant toujours plus foncé que sa terminaison :

porcelaine chinoise d'exportation

On remarquera également des ruptures de continuité, le peintre "rechargeant" son pinceau de couleur pour pouvoir continuer un trait ou la main du même artiste ayant légèrement bougée pour s'adapter à la forme de son support. De la même manière, les aplats de couleurs ne pouvant être réalisés en une seule fois, on peut y observer des traits de pinceau.

Tout ceci permet désormais de saisir rapidement la différence avec les autres techniques d'application de décors.

Transfert, décalcomanie, pochoir, sérigraphie :

Les transferts ou décalcomanie sont un moyen simple et surtout rapide d'appliquer un décor. La principale caractéristique du transfert est de fournir un dessin d'une parfaite régularité, le-dit transfert étant produit par une imprimante ou par sérigraphie.

décalcomanie sur porcelaine
Ligne parfaite et couleurs uniformes ... un certain manque d'âme ...

Cependant, il n'en a pas toujours été ainsi car les premiers transferts étaient faits à la main, donc ils étaient forcément plus ou moins irréguliers.

Ces derniers ont pourtant une caractéristique commune avec les transferts imprimés ou sérigraphiés, à savoir l'uniformité des aplats de couleur, dans lesquels aucun trait de pinceau n'est visible. Cela semble dû à une limitation technique ; en effet, la peinture manuelle ou mécanique est réalisée sur un support "papier" qui sert à transférer la couleur sur la pièce à décorer ce qui semble gommer les différences de teintes dans les aplats, la cuisson contribuant également à estomper les nuances.

Il faudra donc tenter de repérer les raccords dans le décor plus ou moins bien réalisé, les problèmes, pour les poseurs de décor, se rencontrant souvent sur les bords.

perle sacrée
Pile ...
trésors du Lettré
... et face

Des déchirures ou des pliures peuvent aussi se produire lors de la pose des transferts, la pose de décalcomanie étant presque un art à part entière. Naturellement, plus la pièce est petite, fine ou de forme complexe, plus les accidents risquent d'être nombreux, et ce ne sont pas ceux qui ont réalisé quelques maquettes en plastique d'avions, de bateaux ou de blindés dans leur jeune âge qui me contrediront !

Trésors du Lettré
Encore plus dures à poser que les cocardes de la Luftwaffe, les pivoines et les chrysanthèmes ...

La sérigraphie, qui consiste à appliquer une toile ajourée sur la pièce à décorer pour pouvoir y poser la couleur, fonctionne donc sur le même principe que le pochoir, mais est une technique plus "fine" et qui permet plus de régularité en général. La pose d'un décor grâce à la sérigraphie peut être décelée par l'utilisation d'une loupe, car la toile laisse de fines marques de treillis et les bords sont généralement moins nets qu'un décor de transferts imprimés, marqués par un phénomène ressemblant à des dents de scie, la loupe révélant de fines hachures en zigzag dues à la trame textile.

porcelaine japonaise
Décor appliqué par sérigraphie sur une porcelaine japonaise

Le pochoir est une technique relativement simple à mettre en œuvre et qui est certainement la moins onéreuse à mettre en pratique là où le coût de la main-d’œuvre est peu élevé, car une fois le pochoir réalisé, il peut être utilisé à l'infini et la pose d'un décor au pochoir est d'une exécution plus rapide que la pose d'un décor en décalcomanie. On remarquera cependant souvent des zones de raccords, plus nombreux car les pochoirs sont plus "rigides" que la toile utilisée en sérigraphie.

bone china
En général, quand il faut faire vite, on ne peut faire vraiment bien ...

Cette relative rigidité du pochoir entraine également des bavures de couleur, lors de l'application de celle-ci ou lors du retrait pas assez rapide du pochoir.

bone china
Deux traits pour le prix d'un ...

porcelaine d'époque Edo
Chaque trait est ici réalisé à main levée sur cette porcelaine

Mais le plus souvent, ce sont toute une combinaison de ces techniques qui sont utilisées, et cela même dans les porcelaines de très grande série.

bone china
Chauve-souris et décor stylisé faits au pochoir, lignes tracées à la main avec l'aide d'un "tour de potier", dragon chassant la perle sacrée en décalcomanie

bone china
Décor stylisé fait au pochoir, ligne faite à la main avec l'aide d'un "tour de potier", marque de fabrication et sinogrammes en décalcomanie
On l'aura compris, le décor des plus belles pièces, ainsi que des plus onéreuses et des plus anciennes, est normalement totalement réalisé à main levée, et la mention d'un décor réalisé à la main lorsqu'un transfert ( même réalisé manuellement ) est utilisé est, à mon sens, un abus de langage et relève presque de la malhonnêteté intellectuelle, jouant sur le fait que la clientèle de tels ouvrages n'est souvent pas capable de déceler la différence et croit de bonne foi acheter un décor fait à main levée.