Le Musée Guimet, royaume de la céramique asiatique

Comme promis dans un précédent billet, voici la suite de la présentation des collections du Musée Guimet, axé sur la céramique asiatique japonaise et chinoise des deuxièmes et troisièmes étages de cette grande institution.

Reprenons donc où nous en étions, à savoir au deuxième étage, en retournant dans la section consacrée aux arts du Japon. J'ai déjà exposé les problèmes que semble rencontrer cette section, mais je n'avais que peu parlé des pièces installées à la place, voici le moment de réparer la chose, comme avec ce bol utilisant la technique du Hakeme, ce Mizusashi en Raku, ce bol en grès ou ce brûle parfum à couverte de Céladon ( de haut en bas et de gauche à droite ).

Ce bol en Raku est extrêmement fin et à fait l'objet de plusieurs Kintsugi, comme souvent sur les bols en Raku, du fait de leur "basse" température de cuisson dont résulte un accrochage parfois déficient de la couverte au grès lui-même.

On peut également admirer ce joli Mizusashi, avec ses lignes évoquant les hautes herbe, ou encore, un peu plus loin, cette jarre ( Tsubo ) en Shigaraki Yaki datant de l'époque Muromachi ( XVIème siècle ) :

On remarquera encore de larges vitrines consacrées aux porcelaines Imari en particulier.

On passe ensuite à la section coréenne,  presque sans réelle transition, comme pour marquer l'influence déterminante de la céramique coréenne sur la céramique japonaise.

 

S'ouvre ensuite la large section consacrée à la céramique chinoise, collection extrêmement riche s'il en est, et où chaque style est représenté par de somptueux exemples. Ainsi, de toutes époques, s'accumulent les bleus et blancs, les familles vertes, les familles roses et les monochromes de toutes sortes, dans des vitrines géantes.

Ainsi, les bols et les coupes sont nombreuses, au point que seul une visite pourra faire prendre conscience de l'ampleur de la collection de céramiques asiatiques présentée au Musée Guimet.

Enfin,le troisième étage réserve une ultime surprise, avec de nombreuses céramiques de qualité impériale, à la finesse de décor infinie, disposées dans une vitrine placée de telle sorte que l'on puisse en faire aisément le tour.

Pour parfaire sa visite, l'amateur se rendra enfin au Panthéon Bouddhique et à son jardin, espaces à part au sein de ce grand musée.

Bai Mu Dan " Palais des Thés "

Ce Bai Mu Dan, qui ressemble plus à des herbes d’assaisonnement qu'à un thé, du moins ce me semble, est vendu aux comptoirs du Palais des Thés pour la somme de 7 € les 100 grammes.On voit d'emblée qu'il est composé de feuilles de toutes tailles, de morceaux de feuilles de toutes tailles, de brindilles en grand nombre et de quelques bourgeons épars.

La liqueur est d'un beau jaune orangé assez limpide, plus sombre que pour les grades supérieurs de thé blanc, car c'est bien de thé blanc qu'il s'agit.

Au nez, c'est un peu le raisin blanc séché que l'on ressent, mais très léger, presque inexpressif. En bouche, les sensations ne sont pas éclatantes non plus, avec toujours cette petite pointe de raisin blond et sec assez lointaine, très nuageuse même, puis, assez rapidement, une longueur en bouche s'installe, tout en châtaigne fraîche, mais trop fugace.

Il en reste enfin une sensation d'inachevé, renforcée par le côté aérien de ce thé ; côté qui est, lui, typique de la sensation gustative majeure crée par les thés blancs.

L'infusion, elle, ne fait que confirmer ce que l'on sait depuis le début, à savoir que ce sont surtout des grandeurs feuilles et des morceaux de grandes feuilles qui composent ce thé blanc, avec moult brindilles et brisures diverses, avec quelques bourgeons rares, mis là semble-t-il pour que l'on puisse pas dire qu'il n'y en a pas ...

Toutefois, vu le prix plus que dérisoire de ce thé qui, pour mémoire, est moins cher que la moins chère des poussière mise en sachet par certaines grandes marques de supermarché, nous avons là un thé d'excellent rapport qualité prix qui pourrait remplacer avantageusement bien des thés de qualité plus que médiocre bu quotidiennement dans le monde occidental. De la même façon, ceux qui auraient peur de se lancer dans l'achat d'un thé blanc onéreux sans savoir si cela leur plaira pourront, sans risque aucun, s'essayer à cette catégorie tout aussi particulière que le Thé Jaune, et l'on pourra dire, en guise de conclusion, que ce thé fera sans nul doute un excellent thé de consommation quotidienne pour peu que l'on veuille faire d'un thé blanc son thé quotidien.

Matcha Uji - Thé vert impérial en poudre " Mariage Frères "

Systématiquement livré dans sa boite en tôle et dans son petit carton, signe insigne d'un luxe soigneusement soumis à un plan marketing, ce Matcha est vendu dans les comptoirs Mariage Frères au prix de 28 € les 40 grammes, soit 142,85 € les 100 grammes, ce qui en fait un thé relativement onéreux il faut bien le reconnaitre.

De fait, je soupçonne Mariage Frères de reconditionner de cette façon les sachets de Matcha fournis par une firme japonaise inconnue, comme semble l'indiquer la présence sur le paquet scellé contenant le thé d'un seul symbole, celui, japonais, indiquant que l'emballage peut être recyclé ...

Par rapport aux autres Matcha, sa texture semble un peu plus fine, si tant est que cela soit possible ( et par ailleurs, une fois bu, il ne reste pas de "grumeaux" au fond du bol, comme cela se voit parfois avec des qualités de Matcha inférieures ). Il en résulte une poudre relativement volatile, d'un vert un peu plus "électrique" et un peu plus claire que les autres Matcha déjà passés en revue.

Au nez, car une fois n'est pas coutume il se dégage autre chose du Matcha une fois battu qu'une odeur de Matcha, c'est surtout un aspect marin assez fin fait d'algues et d'iode qui se dégage. En bouche, cet aspect marin se fait nettement plus léger et devient presque aérien. Il n'y a de plus aucune amertume qui se fait jour. Enfin, il est pourvu d'une conséquente longueur en bouche.

C'est un excellent Matcha et il est très équilibré. Par ailleurs, c'est celui que je conseillerai, malgré un rapport qualité prix est assez plombé, à ceux qui ne savent pas par quoi commencer ou qui n'ont eu pour l'instant que des expériences "négatives" avec le Matcha.