DemysTEAfication

14 avril 2016

Histoire du Thé et du Chanoyu au Japon : Architecture, structure sociale et mutations des usages

kyoto

On peut considérer le Chashitsu comme l'expression la plus tangible de la place du thé dans la société japonaise féodale et effectivement, il arrive que cet élément architectural marque l'espace de façon prépondérante, comme dans le jardin de cette maison de Kyoto, où l'on peut trouver trois Chambres de thé à flanc de colline, toutes différentes dans leur conception. 

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Le Chashitsu du premier plan est ainsi une illustration du type Soan, au toit de chaume et aux petites ouvertures, le Chashitsu du deuxième plan laisse, lui, plus de place à la lumière tout en conservant encore un plan simple, tandis que le dernier, caché dans les frondaisons, plus luxueusement construit tout en restant assez simple, a un toit de tuiles. La construction à flanc de colline et sous un arbre dominant les autres n'est pas non plus un hasard mais constitue une référence directe aux anciens ermitages de l'époque Kamakura, montrant que le propriétaire connaissait ses classiques littéraires.

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Nul doute que le propriétaire de ce jardin était plutôt riche et plutôt attiré par le Chanoyu qui est par ailleurs, dans l'imaginaire collectif, bien souvent associé aux guerriers japonais, samouraïs de rang moyen ou Daimyo ... Nous ne sommes pourtant pas là dans la demeure d'un seigneur ou d'un guerrier, mais dans celle d'un riche marchand d'encens.

Structuration sociale et propagation du thé

histoire du japon et des japonais reischauer
La structure sociale sous le shogunat des Tokugawa in REISCHAUER ( Edwin O. ), Histoire du Japon et des Japonais. Tome 1. Des origines à 1945, Éditions du Seuil, Paris, 1973.

La structure sociale féodale japonaise est inspirée des théories sociales confucianistes. La place sociale des artisans est ainsi inférieure à celle des paysans, les marchands étant considérés comme des improductifs et situés au plus bas de l'échelle. De là, l'importante place des marchands sur la vie économique mais aussi culturelle du Japon est alors largement éludée de la littérature, au moins francophone, sur le Chanoyu, et ne parlons pas du net, qui reprend généralement tous les poncifs sur l'introduction du thé au Japon par les moines revenus de Chine et sur "l'appropriation" de la cérémonie du thé par les élites guerrières.

Certes, selon la légende, revenant de Chine, Eichu ( 743 - 816 ) serait le premier à apporter le thé au Japon. De même, Saicho ( 767 - 822 ), fondateur du courant Tendai également appelé École du Sutra du Lotus, branche du bouddhisme Mahayana, serait aussi le premier à apporter le thé au Japon. Kukai ( 774 - 835 ), fondateur du Bouddhisme Shingon, serait aussi le premier à apporter le thé au Japon. Plus tard, Myoan Eisai ( 1141 - 1215 ), fondateur de l'École Rinzai, une branche du bouddhisme zen japonais, aurait rapporté le Matcha de Chine, tandis que Eihei Dogen (1200-1253), fondateur de l'École Soto, une autre branche du bouddhisme zen japonais, aurait lui rapporté bon nombre d'ustensiles, toujours de Chine, Myoe Shonin ( 1173 - 1232 ) quand à lui, plantant le premier jardin de thé du Japon au sud-est de Kyoto, à Uji. De la même façon, on ne peut non plus nier que l'étiquette du Chanoyu faisant partie de l'éducation du guerrier idéal au même titre que l'art de la poésie ou le savoir littéraire, les samouraïs ou Bushi s'investissent dans cette pratique. Mais c'est oublier que les moines sont plus des vecteurs de diffusion d'idées que de réels logisticiens du transport de céramiques et de thé. C'est oublier que la première mention d'un Chagi, une cérémonie où du thé est offert aux participants, qui se tient à la cour impériale, date de 729, ce qui signifie que l'usage du thé était déjà connu et usité avant cette date et que la recherche archéologique a trouvé des graines de thé à Shizuoka datant de la période Yayoi ( -300 - 300 ). C'est également oublier que l'idéal d'un guerrier "complet", qui ne doit pas savoir seulement manier l'arc et le sabre mais qui doit aussi maîtriser le pinceau, se fait peu à peu jour aux prémices du XVème siècle seulement pour devenir une norme au début du XVIIème siècle avec la pacification des Tokugawa.

Mais le passage du Shoin au Soan n'est pas le fait de moines ou de guerriers, et est plus dû à l'influence directe de marchands prospères, tout comme la diffusion des objets pour le thé originaires de Chine, la diffusion par la suite d'objets du thé fabriqués au Japon, la transformation de la cérémonie du thé

On trouve ainsi, dans l'architecture, la trace du passage des modes, parfois condensé dans un espace restreint comme au Kinkaku-ji à Kyoto, où à quelques encablures du pavillon qui attire les visiteurs, se tient un petit Chashitsu qui est un bel exemple du style Soan et qui, à côté du Kinkaku, couvert d'or comme son nom l'indique, accentuant d'autant le contraste, fait plus penser à une masure qu'à une chambre pour le thé.

pavillon d'or kyoto

kyoto chashitsu chashitsu soan
chashitsu chanoyu

Le rôle des grands marchands et l'essor du Chanoyu

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Portrait de Sen No Rikyu par Hasegawa Tohaku, calligraphie par Shun'oku Soen, XVIème siècle. Photographie © Fondation Omotesenke Fushin'an

Si beaucoup de monde connait Sen No Rikyu ( 1522 - 1591 ), peu de monde connait Tsuda Sogyu ( † 1591 ) et Imai Sokyu ( 1520 - 1593 ). Pourtant, ils étaient tous les trois installés à Sakai, étaient tous trois des fils de marchands importants, étaient eux-mêmes des marchands prospères et furent tous trois les maîtres de thé ( Chato ) en charge du Chanoyu pour Oda Nobunaga puis pour Toyotomi Hideyoshi.

Il ne tirèrent pas non plus leur savoir de leurs seules expériences. Tsuda Sogyu suivi l'enseignement de son père, Tsuda Sotatsu ( 1504 - 1566 ) qui maîtrisait déjà le Chanoyu et est l'auteur initial des Tennojiya Kaiki ( Annales des rencontres de thé ) en 1548. Imai Sokyu et Sen No Rikyu furent les disciples de Takeno Joo ( 1502 - 1555 ), riche marchand de Sakai, qui leur enseigna le Chanoyu et occupa une place importante dans leur apprentissage, Imai Sokyu épousant même la fille de Takeno Joo.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si tellement de maître du Chanoyu sont alors originaires de Sakai, car c'est dans ce lieu que ce type de cérémonie est alors en vogue, tandis que d'autres types de cérémonies plus formelles sont en vogue à Kyoto. On y pratique ainsi le cérémonie du thé Yotsugashira, littéralement la cérémonie des Quatre Têtes, c'est-à-dire la cérémonie des Quatre Honorés. Celle-ci est clairement d’inspiration chinoise par son organisation, les convives, assis sur des fauteuils, étant répartis de part et d'autre de la salle, autour d'un axe central marqué par un autel.

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Cérémonie du thé Yotsugashira. Croquis © Marc Peter Keane / Stone Bridge Press in KEANE ( Marc Peter ), The japanese tea garden, Stone bridge press, Berkeley, 2009.

Dans cette cérémonie, le mobilier et les ustensiles sont également d'origine chinoise, ce qui correspond au goût d'alors, signe d'une culture Lettrée qui trouve une bonne par de ses racines en Chine, mais qui est aussi une certaine recherche de la complexité et peut être aussi de l'ostentation, pas parce que les objets chinois sont nécessairement sur-décoré, mais parce que provenant de loin, ils sont relativement coûteux, Kyoto concentrant par ailleurs une bonne part de riches nobles. Ainsi, lorsque la mode change à Kyoto et se tourne vers le Chanoyu, plus axé sur la simplicité et le dépouillement, c'est tout naturellement vers Sakai que se tournent les puissants que cette nouvelle mode intéresse.

L'histoire de l'établissement du Chanoyu tel qu'on le connait actuellement est elle aussi plus compliquée et plus protéiforme que l'on peut couramment le lire. Si Sen No Rikyu en est une figure centrale pour son travail de codification et de transmission, on a un peu trop vite oublié Murata Juko ( 1423 - 1502 ), lui aussi un marchand, qui est l'inventeur du Chanoyu et de la chambre de thé de 4 tatamis et demi chère à Sen No Rikyu. Murata Juko laissa également un écrit majeur du Chanoyu, le Kokoro no fumi, c'est-à-dire la Lettre du cœur, mettant l'accent sur la simplicité tout en ne condamnant pas les objets de prix mais prônant une sorte d'harmonie, et ce n'est donc pas par hasard qu'il reçu le soutient de divers protecteurs dans la petite noblesse, aux moyens relativement modestes, comme Furuichi Choin ( 1452 - 1508 ) qui sera son disciple et développera lui, avec son frère Furuichi Choei, le Rinkan Chanoyu, sorte de Chanoyu qui intègre le bain collectif dans sa pratique ! Enfin, c'est également du fait de Murata Juko que le Chanoyu est fortement influencé par le Zen, ayant reçu l'enseignement de Ikkyu Sojun ( 1394 - 1481 ). Takeno Joo s'inspirera ensuite des écrits de Murata Juko, et jouant le rôle décrit un peu plus haut ...

Ainsi, le Chanoyu, s'il gagne une place prépondérante dans les habitudes par l'intérêt que lui porte Oda Nobunaga puis Toyotomi Hideyoshi, a été pensé bien en amont par un groupe social initialement considéré avec un certain dédain tout en étant largement sollicité et utilisé par les classes dirigeantes. Les marchands n'y perdent d'ailleurs pas au change, trouvant par là une certaine ascension sociale, les classes n'étant pas aussi rigide que l'on peut le penser, le meilleur exemple étant justement Sen No Rikyu, qui était samouraï, comme le prouve sa mot, ayant reçu la faveur de faire Seppuku.

L'omniprésence du Chanoyu

Le Chanoyu va ensuite gagner une place prépondérante, si bien qu'il va éclipser toute autre forme de cérémonie du thé dans l'imaginaire collectif jusqu'à y devenir La cérémonie du thé japonaise, à l'exclusion de toutes les autres.

Le Chanoyu impacte aussi rapidement les décors que l'on peut trouver au sein même de la maison japonaise. Comme toujours dans celle-ci, rien de directement ostensible, mais tout est dans les détails minimes, comme les Hikite, poignées de cloisons coulissantes.

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On retrouve ainsi, pour qui sait voir, habilement dispersés, Kama, Kan, Chasen, Gotoku, Furogama, Natsume, Chashaku, Hishaku, Futaoki, Haboki, Haiki, ..., que l'on retrouve au sein des Hikite ou encore inscrits en négatif sur les Ranma, certains éléments de décors devenant parfois prisés et reproduits dans des catalogues de modèles pour charpentiers et ébénistes.

chanoyu

9 avril 2016

Au bout du rouleau ...

Grues et tortues japonaises

Au bout du rouleau, Kakemono ou Kakejiku, il y a généralement un nœud qu'il convient de refaire après avoir dépendu le rouleau servant de support à l’œuvre picturale. Assez simple à réaliser, la marche à suivre pour faire ce nœud est pourtant largement méconnue ...

poids pour rouleau de peinture asiatique

Tout d'abord, on enlève les éventuels Fuchin, poids servant à lester les rouleaux peints. L'objet devient également un élément de décor à part entière, que l'on peut accorder au thème pictural du Kakejiku ou encore à l'un où l'autre élément du montage.

hanging scroll weights

Poids, forme, décor, matière, longueur et couleur du nœud support, ..., les possibilités de variations sont infinies.

Mais rentrons dans le vif du sujet !

Si votre rouleau est muni de Futai, bandelettes destinées à faire fuir oiseaux et insectes en frappant le support au moindre coup de vent, il faut les replier. C'est assez facile, l'un passe sous l'autre, juste sous le Kan, la baguette supérieure sur laquelle sont fixés les Futai, et le Takuboku, le ruban de fixation, qui est formé du Kakeo (le ruban directement attaché au Kan) et du Makio (le ruban pendant attaché au Kakeo).

Kakejiku

Futai

japanese hanging scroll

Une fois cette opération réalisée ou s'il n'y a pas de Futai comme, par exemple, pour les montages de style Fukuro (les peintures chinoises ou de style chinois sont le plus souvent montées ainsi) ou Kirinuki Hyogu (la monture étant constituée d'une pièce de soie d'un seul tenant), on referme le rouleau en douceur. On enroule ensuite le Makio trois fois autour du rouleau replié. Pour ce faire, on décale légèrement le Makio vers la droite, puis on tourne celui-ci doucement autour du rouleau en maintenant le ruban plat et en plaçant les bandes les unes à côté des autres, sans interstices entre elles, comme illustré sur la photographie ci-dessous.

kakejiku

Les trois tours faits, on passe ensuite le Makio sous le Kakeo :

Kakeo

Puis le bout du Makio passe sous le Kakeo, formant ainsi une boucle :

Kakejiku

Cette boucle est relativement lâche et on s'applique à ce qu'elle soit la plus plate possible :

rouleau japonais

On passe ensuite cette boucle sous le Kakeo et on tire doucement sous les deux extrémités pour solidifier l'ensemble :

kakemono

kakemono

Le rouleau est désormais fermé, le nœud est terminé. On remarquera qu'il s'agit d'un genre de nœud plat qui n'entraine donc pas de réelle pression pour le rouleau de peinture et qui ne compresse pas non plus le-dit rouleau s'il a été correctement réalisé, c'est-à-dire sans tension lors de la réalisation du nœud.

Le cas échéant, on replace ensuite le rouleau dans son Tomobako de rangement et de protection. On respecte le sens de placement, aisément repérable par l'asymétrie des supports.

pauwlonia box

boite de rangement en pauwlonia

Ici, le nœud va également servir, empêchant le Kakejiku (ou Kakemono) de tourner sur lui-même en servant de cale contre le bord du Tomobako.

kakemono

Ne reste plus qu'à fermer le couvercle du Tomobako et à stocker le tout loin de sources d'humidité et du soleil direct.

30 mars 2016

Dong Shan Bi Luo Chun " Chanomi "

thé vert chinois

Ce thé vert chinois Dong Shan Bi Luo Chun est commercialisé, au prix de 68,25 € les 100 grammes, par la boutique Chanomi située à Valence dans la Drôme.

gongfucha

La première chose notable, c'est son odeur fraiche et fleurie, mais ce qui marque surtout, c'est le duvet qui recouvre si amplement les feuilles qu'elles sont comme cachées derrière une corolle cotonneuse.

gong fu cha

La liqueur est d'un beau jaune doré bien limpide avec un petit précipité trouble au premier passage, qui disparait ensuite aux passages suivants.

blog sur le thé

Au nez, ce sont des sensations légèrement fleuries qui viennent d'abord, puis une certaine odeur de mie de pain fraiche et de croûte de pain humide, de façon très fugace.

En bouche, ce sont des impressions assez fraiches de verdure et de fleurs très légère, accompagnées un court instant par des notes de jambon fumé, sans que cela ne vienne cependant choquer le palais car la encore cette note est relativement légère. La longueur en bouche est dans le prolongement des premières notes, avec une fine astringence, sans amertume cependant, qui va en s'estompant peu à peu.

gong fu cha

L'infusion est très belle, uniquement composée de bourgeons fins et minuscules et de bourgeons avec une ou deux feuilles tout aussi minuscules. Les quelques rares débris sont restés dans le Gaiwan et ne viennent pas troubler la liqueur.

blog sur le thé

Encore une fois voici un thé assez frais, relativement complexe et d'une belle tenue, tout en fines nuances très subtiles qui seront malaisées à saisir de prime abord. Comme les autres thés sélectionnés par Chanomi et présentés avant celui-ci, on est certes devant un thé onéreux, mais dont le rapport qualité / prix ne pâtit pas réellement du prix affiché. On ne pourra pas en faire un thé de consommation courante, mais c'est le genre de choses qu'il faut au moins goûter une fois, comme les thés verts chinois précédents, pour s'ouvrir de nouveaux horizons.

22 mars 2016

Kai Hua Long Ding " Chanomi "

thé vert chinois et porcelaine chinoise ancienne

Ce thé vert chinois Kai Hua Long Ding est commercialisé par la Maison Chanomi au prix de 105 € les 100 grammes. Là aussi, la qualité se voit de suite, de beaux bourgeons bien réguliers s'étalant dans l'assiette en porcelaine de Chine du XVIIIème siècle.

chaxi et gong fu cha

mon des matsudaira mon des matsudaira

Là encore, au vu de sa qualité, on peut aisément pousser ce thé dans ses retranchements et faire bouillir l'eau dans la Tetsubin, sous les auspices du double Mon d'une branche du Clan Matsudaira, avant de débuter le Gong Fu Cha au Gaiwan, lui aussi recouvert de motifs auspicieux, comme les perles enchâssées.

blog sur le thé

gongfucha

Au nez, sous sa forme sèche, on a un léger fumet de jambon fumé. La liqueur est d'un beau jaune foncé aux reflets orange et d'une belle limpidité qui laisse voir le décor de cette petite tasse de porcelaine japonaise au décor mêlé de bleu de cobalt sous couverte et rouge de fer sur couverte.

gongfucha

gongfucha

Au nez, la note de jambon fumé est là, mais elle disparait en bouche, pour laisser la place à un un aspect plus vert, fin mélange de légumes verts légèrement herbacés accompagnés d'une fine pointe d'amertume, tout en rappelant en même temps l'aspect à peine fleuri d'un thé blanc en longueur en bouche, une fine astringence en plus.

Kai Hua Long Ding Chanomi

L'infusion est belle et régulière, formée de beaux bourgeons bien complets comme cela pouvait déjà se voir sous la forme sèche de ce thé vert.

L'ensemble est donc de bonne facture, proposant une liqueur relativement bien structurée, très claire et très complexe, là encore sans aucune fausse note. Sa tenue permet également d'accéder à un rapport qualité / prix plus qu'intéressant.

chaxi et gong fu cha

20 mars 2016

Jing Shan Mao Feng " Chanomi "

blog de tea addict

Ce thé vert chinois Jing Shan Mao Feng est commercialisé par la Maison Chanomi au prix de 122 € les 100 grammes. Il vient de la montagne Jing dans la province du  Zhejiang. On voit tout de suite qu'il s'agit d'un thé de belle facture, aux fines pointes torsadées et à la belle couleur et que le plus grand soin a été apporté à sa confection.

blog sur le thé

En diversifiant la préparation, et donc en poussant les paramètres, l'impression de qualité se confirme et on peut amener ce thé dans des zones où bien peu de thés que l'on peut acheter en occident peuvent être poussés. Ainsi, en se concentrant sur la verse, avec un peu de technique, on peut arriver à des températures élevées qui seraient déconseillées par bon nombre de comptoirs car trop redoutables et peut être trop révélatrices.

tea blog sur le thé

On se retrouve donc rapidement parmi les cimes, avec une liqueur qui semble légèrement veloutée et qui vient baigner les piliers de fondation du kiosque aux pieds des contreforts bleutés de ce Gaiwan.

gaiwan en porcelaine fine

Au nez, c'est très plaisant, très aérien, avec une large touche fleurie, une note de melon vert ainsi qu'une petite note finement citronnée.

gaiwan

La liqueur est d'un beau jaune très pâle aux reflets tirant sur le vert, d'une translucidité parfaite que souligne la coupe en porcelaine et son décor blanc-bleu sous couverte.

blog de thé

En bouche, c'est très frais et vert. On retrouve la fine note fleurie et la note de melon vert qui s’esquissaient au nez, accompagnées d'un léger fruité et de la touche citronnée précédemment perçue, le tout s'articulant autour des légumes verts et frais. L'ensemble, sans amertume aucune, est enfin souligné par une très fine astringence, presque imperceptible tant elle s'estompe rapidement.

blog sur le thé

L'infusion est plutôt belle et régulière. L'ensemble compte peu de brisures et est constitué de petites feuilles, d'une ou deux feuilles avec bourgeon et de bourgeons seuls, dont certains sont presque microscopiques.

En conclusion, on a là un thé vert plutôt très endurant, d'une finesse et d'une complexité rare, réel orchestre jouant une véritable symphonie sans fausse note aucune. Certes, on a là un thé relativement onéreux mais qui, au vu de sa qualité hors pair, écrase bon nombre d'autres thés sur le plan du rapport qualité / prix.